
Noël 2017, il est presque minuit. Ma famille s’installe autour du sapin pour se préparer à ouvrir les cadeaux. Ma mère, elle me connait très bien, sait que je suis un geek et que le Google Home a attiré mon attention. C’est aussi le seul haut-parler avec un assistant intégré qui est totalement adapté au français du Québec, ce qui en fait le modèle par défaut dans La belle province. Les Echos d’Amazon devraient arriver bientôt, des français testent les capacités d’Alexa dans l’hexagone, et Siri est 100% fonctionnelle en français, mais pour une raison qu’on ignore le HomePod est uniquement fonctionnel en anglais.
Alors, après 5 mois d’utilisation, qu’est-ce que je pense du Google Home? Voici 6 choses à retenir et, surtout, si je recommande d’en acheter un à votre tour.
1: Google Home comprend très bien le français
Commençons par le point de la langue. Les trois entreprises qui offrent ce type d’assistants sont américaines. Est-ce qu’elles ont réussi à optimiser leurs appareils pour la langue de Molière? Réponse courte: non. En fait, le Google Home est le seul haut-parleur qui comprend le français à la sortie de la boîte. Et non, ce n’est pas approximatif comme reconnaissance.
Grâce aux puissants algorithmes de reconnaissance vocale de la firme de Mountain View et à son expérience avec le français, le Google Assistant est plus qu’apte à comprendre nos commandes. Si vous allez faire un tour dans votre historique personnel au myactivity.google.com, vous allez vite remarquer que votre assistant transcrit à merveille ce que vous lui dites.
2: Il ne comprend pas toujours le sens
C’est bien beau comprendre le français à merveille, mais il faut quand même un talent pour savoir interpréter les commandes comme il faut et en ce moment, le Google Home a quelques difficultés.
Nous sommes trois à utiliser le Home à l’appartement, et ce n’est pas rare que notre assistant réponde à une question ou une commande par « Désolé, je ne comprends pas… » ou bien « Excusez-moi, je ne peux pas vous aider avec ça pour le moment… »
Dans l’exemple illustré ci-dessus, j’avais créé un minuteur de dix minutes. Ça faisait environ 5 minutes qu’il s’écoulait et je voulais savoir combien de temps il restait. J’ai donc demandé à Google la simple question : « Ok Google, combien de temps? ». Ah! Pas de chance! Il fallait dire « Combien de temps reste-t-il? » parce que sans ce verbe, le Home est empli de confusion…
Ce simple exemple est parfait pour montrer les limites de compréhension des ordinateurs. S’il manque un mot ou si la phase est mal tournée, Google va répondre qu’il ne sait pas comment faire. La plupart du temps, il réussi à récupérer les mots clés de la question et à offrir une réponse. Mais d’autres trop fréquentes fois, il retournera un message de désarroi. Et on ne sait jamais si c’est parce qu’il n’a pas compris les mots de la phrase, ou si c’est parce que la question qu’on pose n’est pas supportée. Le désavantage de ne pas avoir de visuel.
3: Il est capable de répondre à des questions simples
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que Google Home est très bien capable de répondre à des questions. C’est ce que Google fait de mieux depuis sa création. Alimenté par le Knowledge Graph, le Home est assez musclé au niveau des connaissances. Demandez-lui par exemple:
- Qui est le premier ministre du Québec?
- Quel temps fera-t-il demain?
- Est-ce que les Canadiens de Montréal ont gagné leur dernier match?
- Quel est la taille de Michael Jordan?
C’est une des fonctions vraiment sympathiques de l’appareil. Ça permet de répondre aux questions qu’on se pose en discutant entre amis d’une façon simple et efficace. Moi qui aime débattre, ça permet de rapidement mettre les faits sur la table sans avoir à sortir son téléphone et de couper la discussion. Juste pour « empêcher » les gens d’avoir un autre prétexte pour sortir leur cellulaire, je trouve ça génial.
4: C’est un excellent haut-parleur d’appoint
Vous n’animerez probablement pas votre prochaine soirée de fin de session uniquement avec un Google Home. Désolé… Le Google Home Max existe pour cette raison, d’ailleurs.
Par contre, et c’est la fonction qu’on utilise le plus souvent à l’appartement, il est un excellent haut-parleur d’appoint pour mettre une musique de fond, mettre un peu d’ambiance, faire découvrir une nouvelle chanson à ses amis ou ses colocataires, etc. Ce n’est pas rare que sur l’heure du souper, ou pendant qu’on fait la vaisselle, au lieu d’allumer la télé en bruit fond, on demande à Google de faire jouer de la musique.
En plus, dépendamment de qui pose la question, s’ils ont jumelé leur compte Spotify (on ne peut pas demander à Google de faire jouer de la musique d’Apple Music, malheureusement) à l’application Home, Google Home fera jouer une liste différente. Ainsi, si je demande à Google de faire jouer ma liste des Découvertes de la semaine, ça ne sera pas celle de mon coloc. L’inverse est aussi vrai pour ses playlists.
Spotify est, en passant, très bien intégré au Home. Les listes de lecture sont accessibles, on peut aussi chercher par artiste, titre, album, etc. Il est aussi possible, directement depuis l’application Spotify sur votre téléphone ou votre ordinateur, de caster sur le haut-parleur. Google se chargera d’aller chercher la chanson et de la faire jouer, votre téléphone devenant une télécommande.
L’intégration de TuneIn, un populaire service de web radio, est aussi bien agréable, quoi que vraiment instable. Du jour au lendemain, l’appareil a cessé de comprendre quand je lui demande d’écouter « ICI Radio-Canada Première ». Il me répond: « D’accord, voici Radio-Nord Québec », peu importe comment je prononce, peu importe que je dise ICI Première, Radio-Canada ou le nom complet. Par contre, en disant « Écouter le 95,1 », ça fonctionne. C’est à rien y comprendre…
C’est aussi une critique que plusieurs font au Google Home. Les mises à jour sont silencieuses et en arrière-plan. Personne ne sait quand l’entreprise joue dans la reconnaissance vocale ou dans les actions reconnues. On peut donc se retrouver avec une fonction brisée du jour au lendemain, sans savoir pourquoi elle ne fonctionne plus. Bien fâchant.
5: Une télécommande pour la maison intelligente
Un autre élément fort intéressant du Google Home, c’est son rôle de hub pour l’API de maison intelligente. D’une commande vocale, éteignez vos lumières, allumez le chauffage, verrouillez vos portes, etc. Avec les Philips Hue que nous avons installées dans l’appartement, qui sont d’ailleurs compatibles avec Alexa d’Amazon et Homekit d’Apple, tous les habitants de l’appartement peuvent contrôler l’intensité et les différents modes des lumières intelligentes.
Bon, dans notre cas, nous avons deux Hues. C’est plus ou moins l’idéal parce que pour certaines lumières il faut l’interrupteur, pour d’autre ça prend le Home ou son iPhone.
Si vous voulez vous lancer dans l’installation d’appareils intelligents, comme un thermostat, des lumières, des serrures, etc., le Google Home est un excellent centre de contrôle. Attention à choisir des accessoires qui mentionnent explicitement qu’ils sont compatibles Google Assistant. Si vous avez aussi un iPhone, il faut en plus chercher la mention Apple HomeKit. Vous ne voulez pas de mauvaises surprises.
6: Attention à la fiabilité…
Je ne vous cacherai pas ma déception des dernières semaines. Après 4 mois d’utilisation, mon Home a commencé à se dégrader et ses capacités de compréhension s’étaient gravement amoindries. En allant faire un tour dans « Mon activité », j’ai remarqué qu’on n’entendait presque rien des commandes lancées. C’était presque uniquement des bruits de statique, du grichement étrange.
En discutant avec le service à la clientèle, nous sommes arrivés à la conclusion qu’un (ou les deux) micro avait rendu l’âme… Un appareil de remplacement m’a été envoyé et j’ai expédié, aux frais de Google, le défectueux. Un tour sur Reddit ou sur les forums technos et on comprend que je n’étais pas le seul dans cette situation. En espérant que le modèle de rechange soit fonctionnel plus longtemps que quelques mois…
Un bon achat, un Google Home?
Pour le moment, toutefois, c’est un sympathique gadget loin d’être essentiel.
C’est maintenant le moment de répondre à la fameuse question. Est-ce que vous devriez acheter un Google Home? La réponse est plus simple que d’habitude. Pour le moment, ces assistants sont tous assez limités. Oui, c’est agréable, et ça donne un avant-goût du futur, d’avoir un ordinateur qui réagit instantanément à nos questions et nos commandes sans qu’on ait à le toucher. Par contre, ils brillent lorsque tout est connecté et dirigé vers eux. Avec un Chromecast sur la télé, tout plein d’accessoires de maison intelligente, un Chromecast audio branché à des haut-parleurs de qualité et les deux pieds dans les services des entreprises respectives (le Google Home fonctionne parfaitement avec Google Calendar, mais moins bien avec iCal), c’est vraiment merveilleux.
Fondateur de GabGagnon.ca.
J’ai créé ce blog dans le but de partager ma passion pour les nouvelles technologies et informer sur l’actualité de l’industrie. N’hésite pas à poser des questions et à discuter avec moi sur Mastodon ou Facebook!
Comments 1
Bravo Gab. Grâce à toi je suis moins ignorant maintenant. Et je pense que je vais attendre un peu avant de me lancer dans l’ installation de ce genre de gadget.