Ça fait maintenant deux mois que j’ai une Apple Watch au poignet, et j’ai passé un peu plus d’un an avec une Moto 360 auparavant. Deux plateformes qui ont les mêmes objectifs mais qui s’y prennent radicalement différemment. Voici ce qu’il y a à retenir de ce combat Apple Watch vs Android Wear.
Une smartwatch
« Wearing a smartwatch like the Apple Watch is a far deeper commitment than carrying a smartphone in your pocket; you are literally putting the technology on your body and allowing it to touch and measure you while you display it to the rest of the world. » (Nilay Patel, The Verge, 2015)
Traduction libre: «porter une montre intelligente comme l’Apple Watch est un engagement beaucoup plus profond que de traîner un téléphone intelligent dans votre poche. Vous mettez littéralement la technologie sur votre corps et lui permettez de vous toucher et de vous mesurer pendant que vous la montrez au reste du monde.»
Apple Watch
1. Design
L’Apple Watch est, selon moi, une magnifique montre qui s’adapte à n’importe quelle situation. Grâce à son fabuleux système de bracelets interchangeables, vous pouvez changer celui-ci en 2 temps 3 mouvements. Donc, après un petit jogging avec le bracelet sport, vous pouvez rapidement changer celui-ci pour en installer un en cuir ou en métal pour assister à une soirée mondaine. Vous n’êtes même pas obligé d’acheter les bracelets hors de prix d’Apple, il existe une pléthore de constructeurs tiers qui offrent de magnifiques choix, à prix réduit. Son boîtier en aluminium, en acier inoxydable ou en céramique lui donne d’ailleurs un look très premium, même au prix le plus bas de la gamme. Par contre, certains diront qu’une montre à cadran carré ne ressemble pas à une vraie montre et, ainsi, perd de son look bijoux. On peut facilement contrer cet argument en leur rappelant l’existence de montres carrés magnifiques de constructeurs très réputés comme Cartier, Bell & Ross ou encore Tag Heuer.
2. watchOS
La montre d’Apple est livrée, en 2016, avec watchOS 3, la dernière version qui règle presque tous les problèmes de jeunesse de la plateforme. La première version était en effet lente, inconstante et, surtout, pleine de fonctions inutiles ou contre-intuitives. On se souvient de la roulette de contacts accessibles via le bouton de côté, de Digital Touch qui permettait d’envoyer des dessins à d’autres montres Apple, ou des Glances lents et inutiles, etc. watchOS 2 ne réglait rien de tout ça, mais il a ajouté la possiblité aux développeurs de créer des complications aux cadrans. Ces complications, c’est comme ça qu’on appel les ajouts aux cadrans dans l’horlogerie, sont des bouts d’apps qui donnent un soupçon d’info. Fantastical, par exemple, me donne mon prochain rendez-vous directement sous l’heure et Carrot Weather me donne le temps qu’il fait en ce moment ou les prévisions de la journée. Très très utile comme ajout.
3. Écosystème
L’Apple Watch jouit de l’aura d’Apple. Les développeurs ont toujours été très enclins à créer des applications pour ses plateformes et la Watch ne fait pas exception. Avec les quelque 20 000 applications créées pour watchOS, la montre de la marque à la pomme est celle avec le plus gros magasin. On retrouve une très vaste sélection et celle-ci est généralement d’une bonne qualité. Les principales apps iOS ont, en grande majorité, un compagnon pour la montre. Twitter, Facebook Messenger, Instagram, sont présents. Spotify n’en a pas, mais Apple Music oui. Snapchat est absent, mais ça ne serait pas super pratique de regarder des snaps sur sa montre… On compte un très grand nombre d’utilitaires comme Transit, Carrot Weather, Fantastical, mais aussi beaucoup d’applications orientées fitness, comme Strava, Nike+ Runnning Club, Runkeeper, Waterminder, etc. Je suis surpris moi-même du grand nombre de logiciels disponibles sur watchOS. Le gros plus de la plateforme concernant les apps, comme je l’ai dit plus tôt, ce sont les complications. Ça aide à rendre la plupart de celles-ci utiles.
L’autre point qui joue énormément en faveur de la montre Apple, c’est son intégration très poussée dans l’écosystème de la marque. — Les fonctions Handoff et Continuity de macOS et d’iOS sont aussi dispo sur la tocante, on peut donc ouvrir Messages dessus et reprendre la lecture sur son Mac en cliquant sur l’icône dans le dock de l’ordinateur. La montre est aussi très intégrée à l’app Santé et elle envoie toutes les statistiques d’activité dessus pour avoir une vue d’ensemble rapidement. Siri est bien sûr disponible, comme sur tous les appareils de la marque, et, en plus, elle est très rapide sur le petit périphérique. L’intégration que j’aime le plus, par contre, c’est clairement la fonction de déverrouillage de macOS. Lorsque la montre est sur mon poignet et déverrouillée et que mon Mac est assez proche (vraiment proche, question de sécurité), ma session s’ouvre automatiquement, sans mot de passe, et quasi instantanément. Ma deuxième préférée, c’est Apple Pay qui est aussi dispo dessus. Un double appui sur le bouton secondaire et pouf, je peux payer en collant la montre sur le terminal de paiement. Ça surprend toujours les caissiers et c’est beaucoup plus rapide que d’utiliser la puce et le NIP. Il fallait s’y attendre, Apple est passé maître dans l’intégration de ses différents produits dans son grand écosystème.
Android Wear
1. Design
Du côté d’Android Wear, vous avez accès à toute une gamme de montres au look plus différent les uns que les autres. Il y a des montres rondes, des montres carrées (même si elles sont de plus en plus rares), en plastique ou en métal, avec un seul bouton ou plusieurs, sports ou élégantes, et ainsi de suite. Le choix est vraiment très varié et c’est d’ailleurs la grande force de l’écosystème Android, autant dans les téléphones que dans les montres. Les plus populaires, la Huawei Watch et la Moto 360, sont toutes les deux rondes et en métal et offrent un look plus classique que sport. La Moto, par exemple, offre aussi une version Sport qui propose un bracelet en caoutchouc non interchangeable et des fonctionnalités tournées vers l’activité physique. Presque toutes les montres Android Wear sont compatibles avec les bracelets standards de 22 mm et peuvent donc changer de look elles aussi, mais aucune n’offre un système aussi simple et rapide que celui de l’Apple Watch. Par contre, on gagne définitivement en choix, puisqu’on peut installer virtuellement n’importe quel bracelet, de n’importe quelle compagnie.
2. Système d’exploitation
Du côté d’Android Wear, je vais me garder une petite gêne pour le moment. J’ai fait la critique de la plateforme il y a presque un an, et en date d’aujourd’hui, rien n’a vraiment changé. Alors pourquoi cette petite gêne? Parce qu’Android Wear 2.0 arrive l’an prochain avec un changement important de paradigme. Premier changement, les complications arrivent avec un API dédié et fonctionnent exactement comme sur watchOS. Les développeurs de cadrans pourront ajouter des endroits où les complications viendront s’intégrer et les devs d’apps pourront créer des bouts d’apps à ajouter aux cadrans. Deuxième changement, les notifications cessent de prendre toute la place : c’est fini, les cartes. Quand on lève le poignet, une petite icône de l’app qui demande votre attention apparait et disparait en quelques secondes dans le bas de l’écran. Les notifications restent disponibles en scrollant du bas vers le haut. Le troisième changement se trouve du côté de la messagerie. Tout comme watchOS, Wear 2.0 offrira la possibilité d’écrire ses messages. Par contre, on a deux choix. Soit une fonction similaire à Scribble, soit un clavier tactile. Je m’imagine mal taper du texte sur un petit écran à mon poignet, mais qui sait, c’est peut-être pratique. Le quatrième et dernier ÉNORME changement, c’est l’arrivée du Play Store sur Android Wear. Oui oui! Les montres Wear prendront presque leur indépendance vis leur téléphone compagnon. Presque parce qu’elles devront être connectées à celui-ci pour partager des informations via Bluetooth, mais c’est un pas dans la bonne direction. C’est aussi une excellente nouvelle pour les utilisateurs d’iOS. En effet, on pourra désormais jumeler une montre Android avec un iPhone et pouvoir quand même télécharger des applications. On se souvient qu’Apple avait interdit à Google de créer un magasin d’apps dans son application, c’est contre les règles de l’App Store.
Cette nouvelle version d’Android Wear promet donc d’améliorer grandement le système d’exploitation de Google. J’ai vraiment hâte de l’essayer et de voir comment ces nouveautés et cette nouvelle direction sont appliquées.
3. Écosystème
Du côté de Google, ce sont tous ses services qui sont intégrés à merveille à sa plateforme. Google Now, Gmail, la recherche vocale, Google Calendar, etc. Tout test présent et facile d’accès. Points décevants : il n’y a aucune trace d’Android Pay et il n’y a pas de fonctions qui ressemblent à Handoff avec Android. La montre de Google semble être dessinée pour fonctionner seule, même s’il faut absolument qu’elle ait un téléphone qui lui tient la main… Pour les apps, la quantité n’est pas si mal. Selon les derniers chiffres que j’ai trouvés, ils datent de 2015, il y aurait 6000 apps disponibles sur le Play Store qui sont compatibles Android Wear. Je ne sais pas si on compte les cadrans là dedans ni si ce nombre est plus imposant en 2016. J’espère. La qualité est plus souvent correcte que bonne et les applications semblent toutes moins complètes que du côté d’Apple. C’est peut-être juste une impression, mais c’est celle que j’avais en utilisant Android Wear pendant un an.
Les deux entreprises demandent toutefois aux développeurs de créer des applications simples et qui demandent peu d’interaction. Selon l’entreprise à la pomme, on ne devrait pas regarder la montre plus de 10 secondes à la fois. Le poignet se fatigue non seulement assez vite, et si c’est trop compliqué, on est aussi bien sortir notre téléphone. Ainsi, une app météo devrait afficher rapidement uniquement les prévisions nécessaires pour aujourd’hui et pour les jours à venir. Un coup qu’on a vu, on ferme. Pas de graphiques, de satellites, etc. Une app de course se doit d’être encore plus simple. On ouvre, on touche démarrer et on part courir. Lorsqu’on lève le poignet en pleine course, on veut voir la distance, le rythme de course et de battements cardiaques. On regardera les autres infos, comme la carte du trajet et le rythme selon la section de celui-ci, sur le téléphone, après la course. Une application de transport devrait afficher les bus proches et les prochains départs.
Apple Watch vs Android Wear: Le verdict
Les montres connectées ont été créées pour qu’on sorte notre téléphone moins souvent de notre poche, tout en étant un bijou qu’on veut porter. Pour réussir, il faut qu’elles soient parfaites sur 4 points.
Le premier, c’est l’aspect extérieur. On porte l’appareil sur le poignet, à la vue de tous. Il doit donc bien représenter nos goûts. Android Wear remporte probablement cette manche vu la grande quantité de design disponible et la personnalisation infinie grâce aux bracelets 22mm et aux cadrans téléchargeables. L’Apple Watch est une magnifique montre, selon moi, mais la personnalisation est beaucoup plus limitée.
Le second, les notifications. Pour qu’on arrête de sortir notre téléphone, la montre doit pouvoir nous dire ce qui se passe dessus et nous permettre de réagir rapidement et efficacement.
L’Apple Watch gagne cette manche. Les notifications sur watchOS sont plus agréables (notamment grâce au Taptic Engine), et répondre aux messages, par exemple, est plus simple et fonctionnel pour le moment sur cette dernière. De son côté, Wear2.o promet de belles améliorations.
Le troisième point à maitriser parfaitement, porte sur toutes les autres interactions rapidesqu’on veut avoir avec elles. L’Apple Watch gagne aussi sur ce point. Grâce au Dock, il est beaucoup plus simple d’obtenir des informations complémentaires comme la météo ou le prochain départ d’autobus, que sur Wear. Wear est trop centrée sur la voix pour obtenir des informations et la voix, ce n’est pas l’idéale dans toutes les situations.
Finalement, il y a tous les petits plus, comme Apple Pay, Handoff, le haut-parleur intégré qui permet de répondre aux appels sur son poignet comme James Bond, ou l’excellent capteur cardiaque. Les fonctions de fitness prennent de plus en plus de place et, encore une fois, c’est l’Apple Watch Series 2 qui offre la meilleure solution des deux systèmes, grâce à son étanchéité jusqu’à 50m et son GPS intégré.
Alors si vous avez un iPhone, l’Apple Watch est la meilleure montre connectée disponible sur le marché. Elle n’est pas la seule compatible, mais clairement la meilleure. Si vous avez un téléphone Android, l’Apple Watch est inaccessible. Android Wear est donc le choix par défaut, mais attention! les Gear S2 et S3 de Samsung sont à considérer fortement, elles sont excellentes. Je vous parle de la S3 dans une prochaine vidéo.
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