Mise à jour du 8 août 2023
Meta répond au gouvernement du Canada et a commencé à bloquer l’accès aux nouvelles canadiennes sur Facebook et Instagram. Pour le moment, Threads n’est pas touché. Mais ça pourrait changer. Le ministre Pablo Rodriguez (il était ministre du Patrimoine avant le dernier remaniement qui l’a mené vers les Transports) a affirmé le 12 juillet dernier que le clone de Twitter pourrait être incluse dans la réglementation qui arrivera bientôt.
Les médias canadiens répondent à ce blocage en demandant au Bureau de la concurrence de se pencher sur la question.
Article original : Google teste le blocage des nouvelles au Canada
Google est vivement critiqué après l’annonce du blocage de nouvelles produites par des médias canadiens auprès d’internautes qui utilisent son moteur de recherche, une tentative disent certains de combattre le projet de loi C-18. En effet, une porte-parole de la compagnie californienne a affirmé mercredi que des tests sont en cours et visent environ 4% des citoyens.
« Nous testons brièvement les réponses potentielles des produits au projet de loi C-18 qui ont un impact sur un très petit pourcentage d’utilisateurs canadiens. »
Google Canada
Je vous entends dire: C’est quoi le projet de loi C-18? Pourquoi Google ferait ça? Suis-je dans le 4% des chanceux qui ne peuvent pas lire Richard Martineau? Calmez-vous, je vous explique tout ça ici.
Vous avez dit C-18?
La Loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada est un projet de loi qui veut soutenir les médias canadiens dans des négociations avec les géants du web tels que Google et Meta, afin de recevoir des compensations pour leurs travaux journalistiques. Le projet de loi viendrait obliger ces grosses entreprises à négocier des contrats pour payer les médias canadiens lorsque leur contenu est utilisé sur leurs plateformes.
Pourquoi Google capote?
Google a une forte réaction, parce qu’on toucherait à son portefeuille. En effet, avant le projet de loi, les géants du web affichaient les articles sur ses pages, recevaient de l’argent des publicités qu’elle affichait sur ses sites et ne payait pas un sous aux médias qui ont écrit les articles. Ce que les entreprises de presse revendiquent depuis quelques années, c’est qu’un certain pourcentage des recettes de publicité leur soit retourné, car logiquement, pas d’articles, pas de trafic qui génère du revenu.
Google et Facebook soutiennent au contraire que sans leurs énormes plateformes, les journalistes n’auraient pas accès à autant de paires d’yeux pour lire leurs articles. Un vrai dilemme de la poule ou de l’œuf. (En passant, selon la science, l’œuf est venu en premier. Ne vous faites pas avoir.)
Ce genre de tactique d’intimidation n’est pas nouveau. En 2021, une loi semblable a vu le jour en Australie et c’est Facebook à cette époque qui a bloqué les nouvelles sur ses plateformes. Selon des éditeurs australiens qui ont couvert la nouvelle il y a 2 ans, « Google fera beaucoup de bruits d’épée avant l’entrée en vigueur de la loi. Mais une fois qu’elle a force de loi, ils agissent comme une entreprise citoyenne responsable. »
On peut donc comprendre avec l’expérience australienne, que Google tente de faire plier le gouvernement pour ne pas que le projet du gouvernement entre en vigueur, mais dès qu’il aura reçu la sanction royale, le géant de la recherche va cesser ses tactiques. Google fait donc de la simple intimidation.
Est-ce que je fais partie du 4%?
La façon simple de voir si vous êtes dans les personnes ciblées est la suivante: Ouvrez une page Google et écrivez un sujet canadien dans la barre de recherche comme « Trudeau » ou « Canadiens de Montréal ». Si les premiers sites web qui apparaissent dans les résultats sont des sites canadiens comme celui de TVA, de La Presse, de CTV ou encore de Radio-Canada, vous n’êtes pas touché.
« Les Canadiens ne se laisseront pas intimider. »
Pablo Rodriguez, ministre canadien du Patrimoine
Donc, si on se fit à ce qui s’est passé en Australie, les menaces de Google ne changeront pas grand chose. Si le parlement canadien fait passer la loi, Google va vraisemblablement s’y conformer. Reste aux médias à négocier une entente qui convient à tous, ce qui, selon moi, est loin d’être une mince tâche.
Chroniqueur sur GabGagnon.ca
Je suis technicien en Soins préhospitaliers d’urgence (communément appelé ambulancier). Passionné du sport, de la santé et un peu geek aussi, je suis très heureux de pouvoir conjuguer ces passions sur GabGagnon.ca