Google I/O 2017: Android n’est plus le clou du spectacle

Gabriel Gagnon Monde du sans-fil, Nouvelles, Wearables Leave a Comment

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La Google I/O 2017 s’est terminée le 19 mai dernier et, comme d’habitude, nous avons eu droit à une conférence d’ouverture spectaculaire qui tirait dans tous les sens. S’il y a une chose qu’il faut retenir de cette édition, c’est qu’Android n’est plus le point culminant pour les présentations de Google.

Android au second plan

La prochaine mise à jour d’Android, baptisée Android O pour le moment, est assez banale. Pas de nouvelles fonctions impressionnantes dans cette bêta annoncée à cette Google I/O 2017, pas de nouveaux looks, pas de feux d’artifices ni de fanfares. Android O se concentre, comme Nougat et Marshmallow avant lui, sur une gestion plus efficace des ressources, sur une rapidité accrue et sur des notifications encore une fois améliorées à petites doses.

Source : The Verge

Ce n’est pas parce que Android est parfait que Google ne l’améliore pas de façon plus impressionnante. L’entreprise de Mountain View semble avoir fait le constat, avec justesse selon moi, que les utilisateurs ont rarement accès à la dernière version du système, donc que la majorité n’a pas accès aux dernières fonctions offertes. Je pourrais écrire un article complet sur les raisons qui font que les téléphones Android sont si lents à recevoir des mises à jour. Bref : les constructeurs font si peu d’argent avec leurs appareils que de mobiliser des équipes uniquement pour l’optimisation des nouvelles versions ne serait aucunement rentable. Samsung est le seul constructeur a vraiment faire de l’argent. Nougat, la dernière version disponible, est installée sur 7.1 % des smartphones Android, selon Google.

Source : Google

En comparaison, 79 % des appareils iOS fonctionnent sous iOS 10, selon Apple. Ce sont le contrôle serré de l’écosystème, le déploiement universel des mises à jour sans implication d’une tierce partie et la compatibilité d’iOS 10 avec d’anciens appareils (un iPhone 5 peut télécharger iOS 10) qui sont responsables de cette bonne performance.

Alors, une solution de rechange s’imposait. Pour palier à ce problème majeur de fragmentation, Google a créé les Google Play Services, une « application » indépendante d’Android qui est mise à jour directement via le Play Store. Les Play Services regroupent des APIs, des fonctions et des ressources essentielles aux apps de Google et des développeurs tiers qui utilisent les services de Google. L’entreprise a aussi rendu la plupart de ses applications disponibles sur le Play Store afin de pouvoir les mettre à jour indépendamment l’une de l’autre, mais aussi du système. Alors, quand on annonce une nouvelle version de Google Maps, ce n’est pas l’OS qu’on doit mettre à jour, comme Apple doit le faire pour iOS et ses apps intégrés, mais bien l’application uniquement.

Lorsqu’une application demandera la position de l’utilisateur, l’OS fournira la dernière position connue au lieu de rallumer le GPS ou d’autres puces pour donner quelque chose de précis.

Il ne reste donc plus grand-chose d’intéressant à améliorer sur Android, mis à part le moteur, et c’est exactement ce qui est mis à jour avec Android O. Avec O, Google réduit encore une fois les processus qui peuvent être déclenchés en arrière-plan, dans le but d’améliorer l’autonomie. Ainsi, lorsqu’une application demandera la position de l’utilisateur, l’OS fournira la dernière position connue au lieu de rallumer le GPS ou d’autres puces pour donner quelque chose de précis. Lorsque l’application sera au premier plan, elle récupérera le droit d’utiliser la position actuelle et exacte.

Le temps de démarrage a aussi été amélioré. Mais honnêtement, est-ce qu’on redémarre assez souvent son smartphone pour que ça soit aussi important d’améliorer le temps d’allumage?

Le seul changement apparent dans Android O, c’est l’arrivée de badges de notifications, à la manière d’iOS, mais sans le nombre dessus. La beauté avec ce badge, c’est qu’avec un appui long sur l’icône (à défaut d’avoir 3D Touch d’intégré) qui a un point dessus, la notification se dévoilera et pourra être effacée ou utilisée. Pas besoin de se rendre dans le panneau de notifications pour faire le tri et trouver la bonne. Ça m’a l’air d’une excellente idée!

Source : Google Keynote

Il y a aussi quelques améliorations mineures comme une utilisation de l’intelligence artificielle pour une sélection plus intuitive du texte. Si on veut surligner le nom d’une entreprise, Android serait assez intelligent pour comprendre que le texte à sélectionner est le nom en question et il n’y aurait pas d’autres manœuvres avec les petites poignées pour y arriver.

L’intelligence artificielle prend le dessus

Depuis le temps qu’on en parle, les avancés en intelligence artificielle semblent porter fruit. Google a annoncé plusieurs initiatives pour dévoiler ses capacités hors du commun, notamment dans la reconnaissance vocale et d’images. Le domaine de l’IA, c’est certainement la prochaine grande plateforme de Google, et ça semble prometteur.

Google Home

Google Home

Les plus grosses nouveautés sont arrivées du côté du Google Assistant et de ses applications au travers de la suite d’applications et de services de Google. Pour Google Home, l’Assistant sera désormais capable d’envoyer du contenu à l’écran le plus susceptible d’être pertinent. Par exemple, si vous êtes dans le salon et que vous demandez à Home d’afficher les prévisions de la météo, il enverra l’information sur votre téléviseur. Autre nouveauté, Home, aux États-Unis, sera capable de passer des appels sans utiliser d’autre téléphone. Tout passera via les serveurs de l’entreprise et ça ne coûtera rien.

Google I/O Google Assistant

Source : Google I/O

Home améliore aussi sa reconnaissance vocale en étant désormais apte à déterminer qui lui parle et à présenter les informations pertinentes pour la personne qui lui parle. Si j’habite avec ma copine, Home pourra présenter les événements dans le calendrier de celle-ci lorsque c’est sa voix qui pose la question. Si c’est la mienne, ça sera mon calendrier. J’ai bien hâte de voir si ça va être aussi simple et fiable que ça en ait l’air!

Nous avons ensuite eu une démonstration de la nouvelle application Google Lens, un mélange de réalité virtuelle et d’intelligence artificielle.

Google Lens permettra de pointer sa caméra vers un objet et d’avoir une définition de ce que c’est. Sur scène, Google a pointé Lens sur une fleur et le service a réussi à reconnaître non seulement que c’était une fleur, mais aussi le type. Lens pourra aussi être pointé vers une enseigne de boutique et l’application fournira des informations sur celle-ci, comme le genre de produits vendus et des commentaires d’utilisateurs. Tout ça, sans intervention supplémentaire de la part de l’utilisateur. Le plus chouette, c’est clairement la fonction qui permet de pointer sa caméra à un collant avec un SSID Wi-Fi et un mot de passe pour ensuite que Lens connecte le téléphone au dit réseau sans aucune intervention. Ça, c’est le futur mes amis.

La stratégie de Google : mettre Google partout

Ce n’est pas d’hier que les applications de Google sont disponibles sur les autres plateformes. En fait, les apps des services de Google sont bien souvent meilleurs que celles qu’on retrouve sur la plateforme de l’entreprise (ce n’est pas moi qui le dis). Alors qu’on croyait que le Google Assistant était destiné à être une chouette exclusivité Android pour montrer de quoi est capable l’entreprise et attirer les gens de son côté de la clôture, la surprise fut grande quand Sundar Pichai annonça que le service arrivait sur iOS dès la fin de la présentation!

Google i/o 2017 Assistant iPhone

Source : Google

La stratégie de Google est simple : mettre ses services dans les mains du plus de gens possible pour amasser le plus d’information possible et d’avoir le plus de paires d’yeux disponibles pour afficher la publicité qui fait son pain et son beurre. Android n’est qu’une façon d’intégrer directement ses services à une plateforme mobile pour que plus de gens les utilisent. Alors, de rendre son Assistant disponible sur iOS n’est qu’une décision pragmatique pour faire avancer sa nouvelle plateforme et se rendre indispensable pour encore plus de gens.

Le Google Assistant sur iOS est beaucoup moins souple et utile qu’il ne l’est sur Android pour la simple et bonne raison qu’Apple a verrouillé son système. Ainsi, Google ne peut pas remplacer Siri ni contrôler tous les éléments que Siri est capable de gérer. Pour appeler Google, on ne peut pas dire « Ok Google » comme on le fait sur Android. Il faut soit utiliser le widget du Centre de notifications soit lancer manuellement l’application depuis l’écran d’accueil.

Google Assistant est certes moins utile pour lancer des actions, mais il a le mérite d’être beaucoup plus intelligent et de pouvoir répondre a un éventail de questions beaucoup plus grand, tout en étant presque aussi conversationnel qu’un humain. L’assistant personnel devrait arriver officiellement au Canada en français et en anglais au courant de l’été. J’ai bien hâte de tester tout ça.

Conclusion : Une Google I/O 2017 sans réelle surprise

Je n’ai pas eu de moment très « Wow » à l’écoute de cette Google I/o 2017, je dois l’avouer. L’entreprise continue d’avancer tranquillement ses pions et on sent très bien que sa nouvelle plateforme de prédilection, c’est son énorme cloud et ses capacités d’intelligence artificielle. Tout est planifié pour améliorer les capacités et l’intelligence de cette plateforme, du mobile à l’ordinateur en passant par les plateformes de compétiteurs.

Le grand perdant de cette conférence: Android Wear. Aucune nouveauté notable pour le système d’exploitation des montres Android, malgré le retard à combler face à watchOS et Tizen de Samsung…

Je ne vous ai pas parlé de tout ce qui s’est dit durant cette conférence. Il y a eu plusieurs interventions très techniques et très pointues (comme l’annonce de l’intégration d’un nouveau langage de développement à Android) et plusieurs qui n’étaient franchement pas très intéressantes (celle de l’équipe de YouTube, par exemple).

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