Le Panier Bleu ou le Bottin Bleu?

Gabriel Gagnon Internet, Nouvelles, Opinion, Société Leave a Comment

IMPORTANT : Cet article a été publié il y plus d'un an. Certaines informations pourraient ne plus être à jour.

Afin d’encourager le commerce local et de mettre en valeur les entreprises d’ici, le gouvernement du Québec annonce l’ouverture d’un nouveau portail: Le Panier Bleu. Québec veut aider les commerçants locaux à passer à travers cette crise de la COVID-19. Mais est-ce assez?

Qu’est-ce que le Panier Bleu?

C’est un projet lancé par Québec un peu par surprise pour mettre de l’avant les entreprises d’ici. Le but: relancer l’économie et encourager les Québécois à acheter leurs biens de producteurs basés ici.

Les commerçants et les producteurs peuvent d’or et déjà inscrire leurs marques et produits sur la plateforme pour y être référencés et bénéficier du grand engouement qu’elle suscite. En effet, quelques minutes après l’annonce en point de presse de sa création par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, le site était déjà hors-service. Selon les chiffres du 5 avril, 2,7 millions de québécois ont visité le site web de l’OBNL

Le but est aussi de créer une identité forte autour des produits fabriqués au Québec, ou conçus par des entreprises du Québec. On offre donc aux commerçants et aux producteurs d’utiliser le logo du Panier bleu sur leurs produits pour que les consommateurs les repèrent facilement. Exactement comme le fait Les aliments du Québec pour la nourriture.

L’initiative ressemble beaucoup à la dizaine d’offres semblables lancées par certaines entreprises québécoises. On peut penser d’ailleurs à #OnSeSerreLesCoudes sur Facebook, un regroupement d’entrepreneurs qui fait la promotion de l’achat local.

La déception de ce qu’il n’est pas…

Actuellement, Le Panier Bleu est pas mal juste un bottin. C’est un répertoire d’entreprises avec un moteur de recherche pour en apprendre plus sur leurs offres et nous diriger vers leur site de commerce en ligne, s’ils en ont un.

Et c’est tout… Il n’y a aucune possibilité, pour le moment, de conclure un achat sur la plateforme. Le Panier bleu, c’est donc plus le Bottin bleu qu’autre chose, en fait… Une sorte de Pages jaunes édition COVID-19.

Le site web est joli et bien fait, mais il manque de consistance. Il va falloir plus de viande autour de l’os pour me convaincre de l’utilité de cette plateforme. Si le site a pour vocation de rester un annuaire de commerçants, on peut penser qu’il disparaîtra rapidement. Par contre, si des fonctions s’ajoutent et qu’il devient un véritable lieu de commerce en ligne 100% québécois, ça change la donne.

Bien que certaines de ces entreprises sont passées maîtres dans l’art de faire du commerce en ligne, on peut par exemple penser à la montréalaise Frank&Oak, d’autres n’ont pas encore pris ce virage ou ont de la difficulté à le négocier. Si l’initiative du Panier Bleu fait en sorte que nos artisans, nos commerçants et nos producteurs d’ici s’allient et vendent tous sous cette bannière, tout est possible.

Une site inexistant il y a une semaine

Qui aurait prédit il y a à peine un mois que le Québec serait sur pause pendant six semaines et que son économie florissante et en pleine expansion se retrouverait avec un genou à terre? On se souvient que le gouvernement présentait des surplus budgétaires le mardi 10 mars, et qu’il déclarait l’état d’urgence sanitaire le samedi 14…

Il a donc fallu, en quelques jours, se virer de bord et chercher des solutions à un problème causé par une crise sanitaire sans précédent. On ne peut quand même pas s’attendre à ce qu’on crée une toute nouvelle boutique en ligne universelle, encore moins un concurrent viable à Amazon, en quelques jours…

L’avenir est… bleu?

Les entreprises québécoises ont été un peu lente à adopter le commerce en ligne, ce qui a laissé le champ complètement libre aux entreprises américaines qui se sont développées à vitesse grand V.

Par contre, il n’est pas trop tard pour s’y mettre, et cette crise est peut-être la meilleure opportunité pour nos commerçants de rebondir. Il va falloir se serrer les coudes pour redresser le navire et tout le monde en est conscient. Profiter de cet élan « nationaliste » pourrait certainement rebrasser les cartes de l’économie sur le web.

J’espère que cette occasion ne sera pas manquée. Par contre, à voir la liste des membres du conseil d’administration, on peut se permettre de croire que le projet a de l’avenir.

Conseil d’administration

  • Patrick Bibeau
    • Président, Bob Agence
  • David Bahan
    • Sous-ministre, ministère de l’Économie et de l’Innovation
  • Sophie Boulanger
    • Présidente-directrice générale et cofondatrice, BonLook
  • Brigitte Coutu
    • Présidente et éditrice, Ricardo Médias
  • Julie Devost
    • Directrice du commerce et des boissons alcooliques, ministère de l’Économie et de l’Innovation
  • Josée Perreault
    • Vice-présidente principale Can-Am sur route, BRP
  • Sylvain Prudhomme
    • Gestionnaire d’entreprises
  • Alexandre Taillefer
    • Associé principal, XPND Capital

Le dernier nom de cette liste m’interpelle particulièrement. Alexandre Taillefer est un entrepreneur, un ancien Dragon et visiblement un passionné de technologie. Ça fait plusieurs années qu’il parle publiquement d’un créer un Amazon québécois. Est-ce qu’on assiste à sa naissance?

Avec l’engouement créée par le projet et la grande quantité de données recueillies sur un millier d’entreprises d’ici, l’étape du recrutement est déjà amorcée. Et si l’étape deux était d’installer un module d’achat en ligne?

L’avenir nous le dira. En espérant que l’opportunité ne soit pas gaspillée… En attendant plus de développements, le projet est en ligne et accessible au www.lepanierbleu.ca.

Que pensez-vous de cette initiative du gouvernement? Feriez-vous vos emplettes sur un site de commerce en ligne purement québécois? Laissez-moi vos impressions sur Facebook, Instagram et sur Twitter!

 

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